[#Psycho] L’impact du bravo sur nos enfants

J’ai toujours féliciter mes ami(e)s et collègues lorsqu’ils accomplissaient, avec ou sans moi, quelque chose de bien et j’avais tendance à faire la même chose avec ma fille sans me poser de question.

Un jour je suis tombé sur une étude en anglais (que je trouve plus) décrivant que dire « Bravo à ses enfants pouvait être néfaste. »

??? Comment ???? hein ??? faut plus dire bravo ????

Je me suis donc penché sur les études existantes et les différents articles pour me faire un avis et tenter aussi de voir l’approche possible et ce qui en découle.

J’ai donc suivi une règle simple me disant « Ne dis pas Bravo mais demande lui ce qu’elle ressent en voyant ce qu’elle a fait/construit… » et voyons ce qui change.

Quelle fut pas ma surprise de voir qu’en adaptant cette méthode, ma cacahuète avait tendance à parler beaucoup plus de ses émotions et me dire plus souvent « suis pas contente » ou « t’as vu c’est beau ça » et même au chat « je t’aime nounoutte« .

???? Mais en quoi cette approche avait pu développer plus facilement son langage sur ses émotions ????

Les conséquences des félicitations 

Les félicitations sont en réalité des récompenses selon Isabelle Filliozat . Or, ces dernières ne figurent pas sur la liste des techniques efficaces pour favoriser l’épanouissement de nos enfants.

3 arguments à retenir :

Argument 1 : Isabelle Filliozat se fait écho d’une étude qui a montré que flatteries et félicitations avaient tendance à développer du narcissisme.

Argument 2 : Un enfant habitué à être félicité va développer une motivation autour de l’acte de « faire plaisir à l’autre » et non à lui-même.

Argument 3 : un adulte qui félicite émet un jugement, ce qui place l’enfant en position d’infériorité. Ce jugement peut bloquer l’enfant dans la mesure où il réveille le pendant négatif des félicitations, c’est-à-dire les critiques. L’enfant peut donc développer une peur chronique de l’échec et un déficit de confiance en lui.

Vous allez me dire c’est un peu extreme. C’est clair que je parle à une enfant de deux ans et demi et je pense pas que tous les gens qui ont eux des bravos sont devenus des psychopathes en puissance, totalement narcissique et ayant peur de l’echec.

Par contre, je retrouve dans ces arguments quelques principes en psychologie que j’ai pu discuter avec des connaissances dans le milieu professionnel et en PNL.

Il est vrai que dire Bravo à un enfant qui ne comprend pas ses émotions ne lui permet pas de mettre un mot sur ce qu’il ressent quand c’est un mélange de contentement et de fierté ou bien sur une nouvelle émotion.

Il est vrai aussi que dire bravo c’est un peu dire « tu as fait plaisir à papa c’est bien » mais pas « cela t’a fait plaisir aussi ? » et l’enfant va avoir tendance à vouloir le refaire sans pour autant le faire librement et le faire pour faire plaisir à l’autre et uniquement l’autre.

Et l’argument 3, je ne suis pas trop d’accord, oui bravo émet un jugement mais le point le plus important dans cet argument est que cela peut engendrer une peur de l’échec s’il ne réussit pas.

Faire un mixage des deux

Pour ne pas aller aussi loin dans cette nouvelle « peur chronique de stabilisation de son pauvre intellect » ( AHHHHHH, je rigole hein). On peut tout à fait mélanger un peu de ce principe tout en le faisant évoluer avec l’age et le développement de sa gestion émotionnelle.

  1. Faire remarquer ce qu’il a fait « Tu viens de mettre tes chaussures seule« 
  2. Demander ce qu’il ressent à se moment « Ça te fait quoi de l’avoir fait ?« 
  3. S’il ne comprends pas, lui donner les mots qui décrive « tu es fier de l’avoir fait« 

Exemples à essayer

Si comme moi, votre enfant est en pleine phase de compréhension de ses émotions ou débute dans le langage et cette approche, essayez pendant quelques temps les exercices suivants en changeant les phrases :

« Bravo, tu as ranger tes jouets toute seule » en « Je vois que tes jouets sont rangés, tu te sent comment de l’avoir fait ? » selon sa réponse aidez le « Cela s’appelle être fier et contente »

« C’est bien mon grand, tu n’as pas fait de taches sur ton pull » en « Tu es propre, aucune taches, ça te fait plaisir de ne pas avoir fait de taches ? »

« Bravo, tu n’as pas fait de crise pour partir du parc » en « Tu es grande ma cacahuète, aucun cri pour partir, tu préfères quand ça crie ou bien quand c’est comme ça ? » selon sa réponse aidez les comme « cela s’appelle être responsable » ou bien « cela s’appelle être sage »

Et tentez de voir les changements au niveau de son langage pendant une semaine ou deux.

Conclusion

Il ne faut pas, bien sur, prendre tout au pied de la lettre mais l’approche est intéressante. Cela permet de favoriser la gestion des émotions et cela permet à l’enfant de comprendre que les émotions ne sont pas unitaires, peuvent être multiples et que plusieurs mots ou nouveaux peuvent y être associés.

Et si votre enfant n’a pas encore le langage, il a déjà une bonne notion des expressions du visage donc pourquoi ne pas s’aider d’un outil comme j’ai parlé dans le commentaire d’une blogueuse en utilisant les pions pour que votre enfant tente de s’exprimer avant de lui expliquer ce qu’il ressent s’il n’y arrive pas.

Je me suis penché sur les cartes visuels qui existent et j’ai découvert un truc sympa chez Nature et Découverte : « MÉMO DES ÉMOTIONS »

C’est à la base un jeu d’éveil mais qu’on peut détourner pour n’utiliser que les petits ronds.

Le but est surtout de lui placer des mots sur ce qu’il ressent, de l’aider à gérer les multiples émotions encore trop dur à appréhender selon les ages.

Et vous ? Avez vous déjà tenté cette approche ?

En lien avec cet article

Un article d’un autre blog : https://enfance-positive.com/doit-on-feliciter-les-enfants/

Bien doser les félicitations : https://www.jw.org/fr/publications/revues/g201511/des-felicitations-qui-stimulent-les-enfants/

Une autre approche : https://blog.cognifit.com/fr/estime-de-soi-chez-lenfant/

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10 réflexions sur “[#Psycho] L’impact du bravo sur nos enfants

  1. merci pour cet article intéressant. C’est compliqué de réfléchir à chaque phrase que l’on va dire à son enfant… Je pense qu’il faut quand même rester spontanée sinon on ne s’en sort pas! A mon sens la bienveillance à outrance et le sur-maternage ne sont pas non plus l’idéal pour un enfant, et pourtant c’est en vogue en ce moment…

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    1. Je suis tout à fait d’accord avec toi. Je ne dis pas dans l’article de le faire tout le temps mais pouvoir le faire pendant la phase de l’apprentissage des émotions et de la phase très peu connu du « Terrible two » ou l’enfant est en proie en même temps entre l’opposition, la découverte des émotions et des zones émotionnelles encore immature, cela va l’aider à s’exprimer, comprendre plus facilement ce qu’il ressent. Ensuite, comme je dis dans l’article, ça n’a jamais fait des psychopathes d’avoir des bravos par contre j’ai tenté de le faire au debut et en moins d’un mois maintenant je mélange les deux en même temps « Bravo, tu dois être contente de ton chemin, il te plait ? » et maintenant elle a le bravo, le content et la question 🙂

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      1. le terrible two ça sera pour l’été prochain j’ai encore un peu de tps pour m’y préparer! Là c’est plutôt les nuits qui sont compliqué avec la chaleur, les dents, les rhumes à répétitions…!

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  2. Un article très intéressant j’aime beaucoup Isabelle Filliozat j’ai lu un de ces livres et j’en ai encore deux à lire ils sont très facile d’accès, c’est très claire et sa permet de comprendre des choses (parfois évidente mais qu’on a besoin d’entendre: comme le fait qu’on est pas de mauvais parents si on fait tel ou tel choses et d’autre beaucoup moins comme ce qu’il se passe dans la tête de nos enfants a certains moment de leur vie.) J’ai trouvé pas mal de réconfort dans son livre « J’ai tout essayé » pendant la période compliqué du 18 mois/2 ans et demi surtout qu’il allait devenir grand frère.

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    1. Il est vrai qu’il y a beaucoup de livres et tellement peu de vie pour lire tout ce qu’il y a. Mais déjà, l’acte de chercher le pourquoi (que tu fais) en essayant de comprendre, est un pas de plus dans la compréhension de nos enfants et l’acceptation de se dire qu’on doit savoir se remettre en cause. Tellement peu de parents tentent de comprendre ou pense qu’ils ont la science acquise. Il faut savoir lire, se renseigner et savoir aussi faire la part des choses. Et quelle fierté ensuite de voir que nous avons fait les choses le plus juste possible pendant une période que maintenant on prends plus facilement du recul.

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      1. C’est très juste je suis assez fière d’avoir passé ces périodes « difficile » en éttant je pense la plus bienveillante possible avec mon enfant et compris que parfois mes attentes étaient juste de l’ordre de l’impossible car les enfants ne sont pas ne mini adultes et que leur cerveau ne sont pas mature et donc certaines choses leur sont impossible. Sa parait évident mais de le lire sa a radicalement changer nos comportements, nos attentent envers notre fils et d’un coup tout est devenu plus simple.

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    1. Merci de votre commentaire 🙂 Oui le problème, comme je le dis aussi dans l’article sur l’empathie et la compétition, la culture du succès entraîne très souvent des frustrations chez l’enfant face à un échec. Il est important pour un enfant de comprendre que l’échec est quelque chose de bien, que c’est une façon de grandir aussi et de réussir la fois d’après. Je vois beaucoup d’enfant qui sont frustrés, voir anxieux , face à une difficulté car la valorisation de l’échec est souvent négligé et qui ne cherche qu’a plaire aux parents sans imaginer qu’ils le font pour eux. On retrouve ce problème aussi dans la construction d’un dessin, les enfants n’osant pas dessiner quelque chose de plus sur un dessin lorsqu’ils réussissent à dessiner quelque chose de bien par crainte de « gâcher ou ne pas réussir » l’intégralité.

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      1. Oui c’est vrai c’est intéressant! D’autant que là je suis dans la période où ma fille a changé radicalement d’attitude cherche la confrontation et j’ai l’impression d’avoir tout raté !

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      2. Il y a rien de raté, il y a des réajustements et une façon de repenser la chose tout doucement. Au contraire, vous voir réfléchir fait de vous un meilleur parent que beaucoup d’autres. Alors ne désespérez pas, au contraire, votre fille va voir que vous changez et que vous cherchez à vous améliorer, elle n’en sera que plus heureuse 🙂

        Si vous voulez, passez par la page contact si vous souhaitez m’expliquer, je peux peut être vous orienter vers des techniques ou des livres qui pourront vous aider.

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