
Je ne vais pas rentrer dans un article méga complet car il y en a beaucoup sur internet et quelque fois un peu trop vague pour pouvoir vraiment appliquer des règles vu que tous les enfants sont différents et que tous les parents aussi le sont.
Je vais plutôt expliquer mon approche, des exemples concrets, ce qui fonctionne bien et surtout des petits astuces simples au quotidien qui font que j’arrive très facilement à désamorcer les très rares conflits ou des caprices sans céder.
Avant propos
L’éducation bienveillante, aussi appelée éducation positive est un véritable phénomène de société, on commence à le voir partout sans pour autant savoir vraiment ce qu’est ce courant de pensée.
Il s’agit d’une pédagogie principalement basée sur l’empathie et le respect de l’enfant, mais surtout axée sur l’attitude du parent vis-à-vis de l’enfant. Comme son nom l’indique, c’est en opposition direct avec la violence qu’elle soit verbale ou bien gestuel.
Les principes simples
Le principe de l’éducation positive est surtout de bien comprendre quelques règles absolument importantes qui sont :
Il faut distinguer la différence entre l’enfant et son acte
L’important dans cette règle c’est de comprendre que ce n’est pas l’enfant qui est fautif mais l’acte qu’il vient d’effectuer. Il faut donc comprendre le pourquoi il vient de le faire, étais ce vraiment volontaire pour nuir ou bien étais ce juste un besoin d’expérimenter ?
Comprendre que c’est l’acte qui est mauvais permet au parent de ne pas globaliser l’erreur
« Mais tu fais que des bêtises ma parole » -> l’enfant entend « Tu es nul »
« Tu viens de faire une erreur, souhaites tu savoir pourquoi ? » -> l’enfant entend « Je suis pas nul mais j’ai fait quelque chose de mauvais« .
En réagissant ainsi, les conséquences sur l’estime de soi sont cruciales. Vous n’enfermez pas votre enfant en utilisant le verbe être dans un bloc mais vous lui permettez grâce au verbe savoir à pouvoir comprendre, s’améliorer et catégoriser les actes entre le bien et le mal.
En ne réagissant pas violemment, vous permettez aussi à votre enfant, si le but était d’attirer l’attention, de casser la fameuse règle de « je fais des bêtises pour attirer l’attention » qui fabrique bien souvent des caractères d’enfant terribles.
Savoir reconnaître les émotions de l’enfant
Cette règle est importante et pourtant si simple à appliquer alors que nous faisons tous le contraire. Bien souvent les enfants expriment des émotions basique comme les pleures ou la colère et la première réaction que nous avons (car nous l’avons entendu depuis si longtemps) est « NE …. PAS« .
Au contraire il faut reconnaître son ressenti. S’il tombe et pleure, bien sur que c’est grave pour lui, il vient de vivre un échec en tombant du vélo, alors non, ne sortons pas la phrase typique du « c’est pas grave, pleure pas » mais plutôt comprenons si nous étions à sa place ce que nous aimerions entendre « Tu as raison de pleurer, laisse moi regarder, tu es tombé je vois bien mais tu as essayé, je suis sur que la prochaine fois tu réussiras« .
S’il crise car il est fatigué d’une journée de crèche et qu’il voulait absolument appuyer sur le bouton de l’ascenseur (que nous avons machinalement appuyé) ne dites pas « Stop, arrêtes de pleurer, c’est pas grave« , dites lui plutôt « Je ne savais pas que tu voulais le faire, la prochaine fois demande moi lorsque nous rentrons dans l’ascenseur, veux tu essayer plutôt d’ouvrir la porte avec moi ?« . En entendant cela, l’enfant comprendra que nous avons vu sa frustration, il comprend qu’il faut demander et qu’il a un autre choix possible pouvant lui faire plaisir.
En réagissant ainsi, vous ne cédez pas à ses caprices mais vous lui permettez de voir que vous le comprenez, que vous lui donnez des solutions et qu’une alternative existe.
Ma cacahuète, qui mange très bien, a tendance a faire une pause au milieu du repas sans raison et à vouloir sortir de table un petit peu avant de revenir prendre une pâte et de revenir s’asseoir.
Je pourrais râler en disant « Reste à table, on mange » mais je préfère observer, comprendre qu’elle a besoin de se dégourdir les jambes (un enfant se lasse toujours au bout de 10 minutes sur quelque chose qu’il n’a pas entreprit par lui même) donc je ne vais pas lui interdire, je lui explique juste « Tu sais, normalement on reste à table mais si tu as besoin de t’allonger un peu sur le canapé alors fait le, par contre n’oublie pas que tes pâtes vont refroidir mais si tu souhaites manger ton fromage, il faudra revenir s’asseoir comme Papa« .
Cet exemple est l’exemple typique des erreurs que nous faisons. Pourquoi interdire à un enfant de se lever à table alors que nous passons notre temps à nous lever pour aller chercher quelque chose dans la cuisine. C’est logique qu’il souhaite aussi le faire.
Dans bon nombres des situations pouvant devenir conflictuelles, je sort la phrase toute simple qui fonctionne bien « Est ce que tu as déjà vu Papa faire ça ? Tu t’en souviens ?« .
Exprimer les choses à ne pas faire de façon positive
De récentes études ont démontrées que le cerveau de l’enfant a tendance à se focaliser dans une phrase courte et rapide uniquement sur le mot le plus important.
Ne cours pas !!! -> l’enfant entend le mot « Cours«
Ne saute pas !!! -> l’enfant entend le mot « Saute«
etc…
Il a tendance donc, à ne pas vraiment comprendre les ordres rapides comme nous souhaiterions. Essayez quand il cours de dire « Marche » au lieu de dire « Cours pas », essayez encore de dire « Laisse la plante et écoute moi » au lieu de « Ne touche pas à la plante » et vous allez voir que dans le feu de l’action, la réaction sera différente.
Fixer les règles avant de les subir
Comme j’ai fait dans mon article sur les gommettes dangers, il faut avant tout chose, et cela s’applique dans la méthode Montessori, faire le binôme simple qui est : Observer – Adapter.
Il est plus simple d’imaginer ce que peut faire votre enfant lorsque vous connaissez ses centres d’intérêts, sa curiosité pour un type de chose ainsi que les possibilités de conflits qui peuvent arriver.
La première chose TRÈS IMPORTANTE c’est de comprendre que, de façon neuronale, un enfant ne sait pas se fixer des règles définitivement avant 6 ans. En clair, une règle n’est pas enregistrée dans son subconscient avant 6 ans, nous devons la répéter ou bien faire en sorte par des moyens simples, de l’aider à faire le lien et se remémorer pourquoi.
Il faut aussi savoir qu‘avant 3 ans un enfant ne sait pas accumuler les règles successives.
Si vous dites « Restes pas sur la chaise, viens nous aider et laisse ton doudou sur la table », il ne comprends qu’une seule phrase et pas les trois.
Ainsi, mettez toujours en avant ceci :
- Concentrez-vous sur un petit nombre de règles importantes (basique de la maison)
- Prenez en compte son stade de développement (n’en faite pas un adulte)
- Des règles claires, courtes et adaptées à l’âge de votre enfant (simple is better)
- Redirigez votre enfant vers une autre activité (faite le passer à autre chose)
- Sur quelque chose d’interdit, dites STOP mais pas NON (ne blâme pas)
- Dites à votre enfant ce qu’il peut faire et pas l’inverse (plus positif)
Et comme je disais en début de cette section, si votre enfant aime ouvrir les placards, laissez le faire en lui expliquant si cela peut être dangereux. Par exemple, je vous invite chez moi et je vous dis « la porte à droite, surtout il ne faut pas l’ouvrir ». Si je ne vous explique pas pourquoi qu’elle sera votre réaction : La curiosité, l’obsession de savoir ce qu’il y a derrière.
En clair, n’interdisez pas, cela augmente la curiosité et donc engendre plus de conflits. Faites simple tout en expliquant de façon positive, n’oubliez pas qu’ils sont petits.
Une main de fer dans un gant de velours
La règle la plus difficile à faire car elle dépend totalement de pleins de paramètres : la voix, la posture, qui le fait (Papa ou Maman), du caractère de l’enfant et aussi du moment.
La plus grande erreur que nous faisons souvent en se parlant entre adultes c’est de faire la même chose à un enfant : BANNISSEZ le terme « s’il te plait » de vos phrases, pour un enfant, si ça lui plait pas, il est tout à fait logique qu’ayant le choix, il ne le fera pas. Pour un adulte, nous allons calculer les conséquences si nous le faisons pas contrairement à un enfant.
Beaucoup de personnes ne connaissant pas l’éducation positive pensent que les parents qui le font sont des babas cool ou bien des parents ne sachant pas poser des règles, qui ne possède donc que des enfants mal élevés qui ont le droit de tout faire.
J’ai déjà eu dans ma famille des remarques sur le fait que je gronde pas, que je la laisse faire quelques petites dérives (comme se lever de table au restaurant ou bien manger quelques fois avec les doigts), que je parle et explique trop et c’est clair que cela fait pas plaisir à entendre.
Il existe pleins de méthodes mais celles qui fonctionnent bien sont surtout celles qui se basent sur plusieurs choses :
- Je me met à son niveau
- J’explique ce qui va arriver
- Je ne dis pas « s’il te plait » ou « dans 3 minutes »
- Je lui donne des repères
- Si elle vient, je la félicite
- Si elle ne vient pas, je ne change pas de cap après la règle de 3 fois
Des exemples ?
Je vais prendre des exemples courant qu’en tant que parents nous avons souvent l’habitude d’avoir.
1 – Je souhaite lui faire prendre son bain
Je viens la voir, je me met face à elle, je lui dis « quand l’aiguille est à gauche nous allons dans le bain. Pour le moment tu peux jouer. Par contre, Papa ne te demandera pas 3 fois pour aller au bain. Si tu veux, dans le bain, on pourra jouer avec le bouchon, tu as compris ? »
En me mettant face à elle, je lui montre de l’importance, je donne un repère en lui disant que je comprends qu’elle joue et qu’elle peut continuer mais que l’aiguille donne la fin, je suis strict en usant de la règles des 3 fois et je lui explique que ce qu’elle devra faire pourra aussi être amusant avec le bouchon
2 – Elle fait du bruit tôt le matin en lançant des petites balles
Je viens la voir, je me met face à elle, je lui dis « Les balles font du bruit, tu risques de réveiller quelqu’un ou de casser un jouet que tu aimes bien. Tu peux les faire rouler si tu veux entre deux Legos, par contre papa ne le dira pas 3 fois sinon je vais devoir les prendre et te les rendre quand l’aiguille de l’horloge est à droite. tu as compris ? »
Meme chose en étant face à elle, je lui explique le pourquoi du bruit, je lui donne une autre possibilité de faire quelque chose avec les balles, j’utilise la règle des 3 fois et j’explique ce qui peut arriver si elle n’écoute pas.
3 – Elle veut pas partir du parc
Je viens la voir, je me met face à elle et je lui dis « Tu sais Papa est fatigué et je pense que tu vas avoir bientôt faim, regarde il y a déjà des enfants qui commencent à partir pour manger, si tu veux on reste un petit peu et je te pousse à la balançoire mais ensuite on rentre, peut être que sur la route on va pouvoir dire en anglais la couleur des voitures, tu aimerais qu’on fasse ça tous les deux ? »
Je lui montre que ce que je lui demande n’est pas unique, que c’est normal de partir car les autres le font, j’explique que dans pas longtemps la faim peut arriver, je la sort pas de suite de son parc car je sais qu’elle va pas être contente et je lui donne une autre possibilité de s’amuser en sortant du parc.
4 – Elle refuse de s’habiller
Je viens la voir, je me met face à elle et lui dis « Cela va être l’heure bientôt d’aller au parc, tu vas pas y aller en pyjama, tu veux qu’on choisisse tous les deux ce que tu aimerais mettre ou toute seule ? Par contre, il faudra mettre les baskets pour pas tomber. Tu veux le faire maintenant ? Sinon Papa reviens dans l’aiguille est tout en haut par contre quand je reviens on s’habille sinon les enfants vont prendre tous les jeux avant nous et il faudra attendre »
L’astuce ici c’est de lui donner le plaisir de choisir comment s’habiller pour désamorcer le jeu en cours et la faire passer à autre chose, en jouant avec le « faire avec papa ou seule » je sais qu’elle va sauter de suite sur l’occasion de vouloir choisir toute seule, donc j’augmente l’intérêt sur l’acte que je souhaite lui faire faire. Je pose des règles simples sur les baskets et si elle veut le faire maintenant c’est bien et sinon j’explique quand et pourquoi en jouant de la ruse du copain qui va prendre les jeux du parc.
5 – Elle boude sans raison valable
C’est un cas qui arrive quelques fois quand on ne répond pas à ses attentes ou que quelque chose chagrine.
Je viens la voir, je m’assoies pas trop près d’elle et lui dis « Je vois que tu boudes, cela me rend un peu triste car tu es importante pour moi, tu es surement pas contente et que quelque chose te chagrine. Si tu veux tu peux parler à Papa, je peux surement t’aider sinon viens me voir quand tu voudras me parler »
En permettant de lui montrer que cela vous rend triste, vous cassez le jeu de la bouderie facile et en même temps, en étant assis un peu plus loin, vous ne rentrez pas dans son cercle privé (bien connu dans le PNL programmation neuraux linguistique). Vous lui laissez la possibilité de vous parler et sinon de venir vous voir.
Laissez mijoter quelques instants et vous devriez voir venir votre enfant avec les idées plus claires et l’intention de dialoguer. Asseyez-vous avez lui et écoutez-le. Ne le jugez pas, ne l’accusez pas.
En pratique
Dans 90% des situations, j’arrive sans soucis à faire faire ce que je souhaite sans crise et pourtant, en tant que scorpion ascendant scorpion elle a un sacré caractère bien trempé.
Les 10% restants, bien souvent j’ai juste à dire « Attention, c’est la deuxième fois que je te demande » et il n’y a pas de troisième et si oui, alors il faut être catégorique en appliquant la phrase suivante :
Tu m’avais dis oui tout à l’heure, je suis triste car je t’ai demandé 3 fois et je t’ai laissé un peu de temps, la prochaine fois, essaye de finir ce que tu faisais et viens me voir ensuite.
Récapitulons
Nous avons vu plusieurs cas de figures. Ce qui est important avant tout c’est de bien mettre en pratique les choses simples :
- Prenez du recul avant tout, ne soyez pas dans l’émotivité
- Donnez des alternatives aux conflits et des portes de sorties
- Mettez vous à sa hauteur, toujours, tout le temps
- Ne soyez pas dans la négativité mais dans le questionnement
- Soyez ferme et respectez la règle des 3 fois
- Ne considérez pas vos enfants comme des adultes, ils ne le sont pas
- Adapter votre langage et vos règles selon son age psychologique
- Parlez doucement et calmement quelque soit la situation de crise
Conclusion

Changer notre façon de faire n’est pas du tout inné, et même loin d’être simple vu que nous avons vécu antérieurement nos exemples d’éducation par nos parents de façon opposée. Il va vous falloir lire, essayer, observer, se former, réessayer, encore et encore jusqu’à trouver les bonnes solutions selon chaque enfant. On ne sera pas toujours en forme et on ne sera jamais parfait, il faut l’accepter. Il nous arrivera encore de perdre patience, ou au contraire de démissionner, mais chaque petit pas que nous ferons dans la positivité sera une meilleure évolution pour nos enfants et la chance de leurs offrir une augmentation de leurs empathie envers ce qui les entoure.
Je suis persuadé que si tous les enfants recevaient une éducation plus positive, nous aurions des enfants ayant une vision différente, fait de relations plus empathiques et non basées sur des rapports dominés/dominants.
Apres il ne faut pas oublier que nous sommes les parents et eux les enfants, il y a une hiérarchie qu’ils ont besoin aussi d’avoir mais cherchons plutôt un autre moyen de communiquer avec eux tout en leur faisant comprendre que si nous sommes strict c’est aussi pour leurs biens.
Alors faites vous confiance, prenez du recul et sinon, regardez Super Nanny qui est un bon exemple.
Hésitez pas à donner votre avis, vos astuces ou bien des idées…